Quelle acceptation sociale des transformations ?
Le 7 décembre, Bruno Mettling est intervenu lors de la restitution de l’observatoire « Transformations & Compétences d’Avenir : nouveaux outils, nouvelles méthodes de travail et nouvelles compétences » à la CCI Paris Ile-de-France.
Son intervention s’est portée sur l’acceptation sociale pour les entreprises dans laquelle il a identifié les incontournables pour une transformation réussie.
Bruno Mettling a ainsi indiqué :
« Les éléments clés de la réussite de la transformation se basent sur deux principes :
- La prise de conscience de la valeur de l’humain (enjeu humain)
- Les enjeux de performance, liés au capital humain, performance économique.
Nous observons une inversion du rapport de force, entre notamment l’offre et la demande. La capacité à attirer des talents est beaucoup moins importante que dans les années passées.
Du côté des salariés, la relation à l’entreprise a beaucoup évolué, le Covid a accéléré les mutations déjà présentes.
Les relations sont différentes. Nous observons une relation beaucoup plus contractuelle qui émet plus d’avantages en termes de maturité de la relation d’entreprise que nous avons pu connaitre antérieurement.
Une approche très active se transforme en approche plus équilibrée, plus contractuelle. Cet élément est particulièrement caractérisé dans les niveaux d’expertise de management des emplois très qualifiés. »
[…]
Bruno Mettling a également abordé la relation avec les organisations syndicales : « Nous constations une lassitude chez les militants et représentant syndical avec une difficulté de rajeunissement, de renouvellement. Cependant la période du Covid a redonné un boost. Les salariés sont de moins en moins enclins à adhérer ou rejoindre l’organisation syndicale mais ils sont toujours aussi attentifs à l’existence d’un accord et au fait que leurs intérêts ont été correctement pris en compte.
L’acceptabilité sociale doit embarquer les organisations sociales, toujours au centre du succès des transformations. »
[…]
D’après Bruno Mettling, les 5 comportements gagnants sont les suivants :
- Ne pas s’épuiser dans un retour avant crise : cela ouvre le risque à de grands dysfonctionnements d’organisation. Les ravages produits par l’instabilité organisationnelle des entreprises en multipliant les organisations ont conduit à une perte de repère et de crédibilité. L’attente des cadres dirigeants et des cadres d’une entreprise se base sur une visibilité dans la durée de la stratégie d’entreprise.
- Mettre au centre la place de la transition numérique et de la mutation du travail : la mutation est tellement significative qu’il s’agit du socle sur laquelle il faut construire sa stratégie de reconquête et de transformation, construire son organisation à partir de ces nouveaux éléments.
- Savoir renouveler les termes du contrat social : le contrat dans une entreprise est implicite. De temps en temps, lorsque le contrat est gravement altéré il faut savoir le reformuler.
- Placer la fonction RH au cœur des développements : l’enjeu de leur présence en amont est une des clés. Aujourd’hui, la dimension RH est présente dès le début du processus, en amont, dans certains groupes.
- Définir la relation au temps : le temps du diagnostic partagé n’est pas un temps perdu. La co-construction, l’innovation sociale, ou encore les feedbacks sont du temps gagné par la suite dans les conditions d’implémentation et d’appropriation. »
En conclusion, Bruno Mettling a précisé : « Une transformation est gagnée lorsque le chef d’équipe, avec ces mots, est en situation d’expliquer le pourquoi, le sens de cette réforme, mais aussi d’expliquer la contribution de l’entité qu’il dirige à cette réforme et à cette transformation. L’entreprise aura su restaurer le climat de confiance qui fait que le corps social acceptera cette transformation avec la sérénité requise. Le vivre ensemble en entreprise est aujourd’hui extrêmement fort. »